mercredi 31 octobre 2007

DOMICILES CONJUGUÉS

Après tout et toi, il y a peut-être trop longtemps que j’attends. Finalement les gouinasses du dessus et leur puceau à cran (tu m’étonnes) qu’elles trouvent le moyen d’héberger ds leur 15 m2 ont peut-être eu raison de moi. Avec leur tambour ou leur techno, leurs vocalises nocturnes et leurs palabres, ces poubelles abandonnées sur le palier, ils continuent mon expulsion, le fameux arrêt qui dégage les plus gênés. Agents de l’effet, jamais ds le plaisir, aucun rugissement de jouissance, pas de cri d’orgasme, ils s’occupent, me prennent la tête, polluent mes pensées et ma vigilance. Je préférais quand c’était toi. J’ai perdu patience.
Peut-être qu’il me faut reprendre la route, chasser ces doutes qui m’encroutent. Ces situations ravivent mes traumatismes, ces évacuations des terrains de l’enfance. Il me faut entrer dans la procédure, être raisonnable. Pourtant je suis ailleurs. Ces rappels à une réalité que je méprise m’usent. Ma vie est dévorée par ces importuns, ces emmerdeurs sur mon chemin. Cette société se rassasie de communication à sens unique. Elle manigance pour mettre en jeu toute liberté, cette tension des différences qui ne se tolèrent que dans le rassemblement.

Il est donc dit qu’aucun Voyageur ne pourra s'attarder. « Où le nuage s’arrête, il pleut. Où le tsigane s’installe, il pleure. » Et C pas peu dire... J’ai beau caché, ne rien trahir comme prévenaient mamia et mio padre entraîné de son Italie fasciste et des policiers pressés d’arrêter le sien. Une endémie sévit, une malédiction me suit : à cause de moi, ce que je suis provoque ce rejet tellement rencontré. Pas question de racisme, une condamnation de l’esprit, l’indifférence : les choses ne se font pas ainsi. ON ne se comporte pas comme ça, hors des références, sauf de tte mesure, à part de l’ordre.

Je sais bien qu’il ne sert à rien de se plaindre. Il est temps de partir, mordre la poussière et filer. Il n’y a pas d’issue, il n’y a pas d’entrée. « Bouge » dit celle à qui j’explique que mon repos à moi, c’est le calme. J’ai assez donné. Je suis vidé, exténué. Laissez-moi dormir que je ne me réveille pas. Que je travaille ou non, que je réponde à ces questions inquisitrices d’identité comme bon me semble, que je me présente si j’ai envie. Quel carnet en-trop-ométrique me réclame-t-elle quand je manifeste juste mon droit à la paix, que je ne veux pas participer à son hystérie, que l’enthousiasme de son installation l’emporte sur ma discrétion ? Sa revanche de sympathique qui n’a jamais eu à montrer patte blanche. Mon silence en recèlerait-il davantage que ses baragouinages ?

De la sorte, chaque escapade me ravit, échappé de ce tombeau bruyant, à en apprécier le métro qui me change les idées, le boulot qui me les anesthésie et le dodo quand je l’ai trouvé. Il me faudrait vraiment quitter tt CA, détendre cette énergie à me maîtriser. En lâchant prise, en finir enfin, évacuer et m’en sortir une fois pour toutes. J’étouffe, baser l’affaire. Aller définitivement voir ailleurs si je n’y serais pas mieux. Exception faite de pouvoir un jour, une nuit, te rejoindre, Macaren. Y en a marre, amarré, miné, à la limite de l’explosion, j’implose. Admire.

Je m’attarde chez Nanou avec soulagement. Je prolonge rue Riquet au siège de la compagnie. Chaque rendez-vs pour une visite d’appartement me détend. Le mien est devenu un piège de braconnier, du fil à retordre de tricheurs. En l’absence d’alibi, je traîne au lieu de sécher. Une autre manière de m’investir m’opprime différemment, + en retrait, moins dans l’urgence. Comme ces anciens sportifs qui deviennent entraîneurs. M’embourgeoiser ou vieillir ? Rester soi mm si ça exclut l’autre. Être moi sans admettre que ma simple présence justifie un tel tollé. Sous prétexte de communauté, me désintégrer, le dos rond. Ca va aller. Ca va toujours.

Mon identité et celle de ceux qui m’ont précédé indiquent que c’est pourtant dans elle que je réside avant de résister. Il n’y a rien à rogner, mais ces confrontations demandent où est le tort. Je parle pourtant seulement d’exister, sans se justifier. Lequel d’entre nous répond aux questions de ces rebelles prêtes à invectiver le fonctionnaire qui ne leur verse pas assez vite leurs allocations ? Je me fous de leurs valeurs, nous ne sommes pas du mm monde. Les bactéries profitent, les bâtards participent. Moi qui ne lâchais rien, je ne lutte plus. J’arrondis les angles, des fois qu’ils m’entaillent.

Il faut être bien impétueux pour croire qu’un étranger mérite moins parce qu’il ne prend pas part. Jouer le jeu C faire l’impasse et celui du standard, ce traquenard qui s’alarme à la nouveauté, l’innovation, l’étrange. Je suis de passage. Ca n’empêche pas la rage. Nous aurons toujours faux si le juste est votre vérité. Ca n’ira jamais s’il faut que ça aille chaque fois. Je calte puisque les balances n’ont vocation qu’à s’équilibrer. Mes arguments, je les réserve à ma tellement aimée.

Me voici ainsi résigné à regretter ce théâtre et le diriger, y habiter à la Huster et comme tous les saltimbanques préférer la banquette au ciel de lit, le fossé au studio loué. Pour preuve, il m'arrive de dormir les fenêtres ouvertes pour sentir l’air glacé me menacer, le froid me caresser, savoir que rien n’est fermé. Parfois mm je reste en bas du duplex, plus à l’aise sur le canapé qu’au chaud sous la couette. De tte manière depuis que tu n’y es +, quel intérêt ? La chasse aux mustangs des Misfits continue. La perspective de prendre un métier à la place m’horrifie. Sur le qui-vive, loin d’une station, pas de position ni de posture, imposture. Que je reste dur.

L’emplacement choisi, j’installerais le campo tel Pierrette et son manque de pot. Qu’est-ce qui exerce ce magnétisme sur mes ambitions qd je passe devant tel bâtiment ? Les autres passants flashent sur une bagnole qui vrombit ou s’excitent sur des tennis exorbitantes ? Un beau lieu, l’écrin, ses velours, n’en déplaise aux hangars du courageux Hébette à Bagnolet ou au garage de Sampieri à quelques rues. Rancoeurs et pari, notre séparation nous a ruinés.

Ces sanctuaires ne représentent que les étapes d’un autre environnement que je recherche en définitive. Plutôt que de changer de toit, il apparaît la nécessité de marquer la place. Ce foyer me brûle. Cette installation avec toi réaliserait mon rêve dorénavant le + cher, Macaren : la maison & Camille, notre fille, celle à qui tu expliqueras combien je tiens à toi pour t’être ainsi défiée de Dieu. Qu’elle advienne, toute cette famille à laquelle j’aspire ensemble cette fois. Tellement halluciné, salement amoché, mais prêt à essayer. « Il y a donc beaucoup d’amour. »

Mon chapelet de défauts s’attache au théâtre de l’avenue des Gobelins, 73. Constatez.
Rodin Gobelins Gaumont Theatre Plateau Toros
Autant Le Rialto sur le canal royal de Sète ou cet édifice, au bout de la rue des Pécheurs, qui barre le regard et invite au détour. Dans la série, les anciens dégagements de la place Stalingrad où Biopsie3 organisait ses prises de vues. La douane des fermiers généraux qui n’abritent que les archives des bâtiments de la capitale qu’ON ne peut consulter puisque tout est muré, quelques espoirs aussi. Quelle utilité alors ?

L’adjointe à la culture de l’époque, que j’attends au tournant de l’élection pour la mairie de Paris, déplorait déjà ne pas être en pouvoir de prendre quelque décision. Pas moyen d'intercéder pour une subvention qui ne pouvait se justifier qu’après la création dont elle dépendait cependant. A se demander ce qu’elle faisait là, ce qu’elle faisait mm. Dans la place, à la place et déplorable.

Elle recourait au prétexte de ce canal contigu pour interdire l’ouverture de l’espace. Ce week-end en y traînant avec ma filleule, j’ai pu constater qu’il était devenu le repère de ces snobs modernisés en bobos qui s’affichent sur la terrasse désormais autorisée, les pieds ds l’eau et la justice avec. Certainement il devait manquer un limonadier de secours dans ce périmètre où le groupe MK2 installe ces métastases à l’entrée des polypes constatés de l’autre côté du quai de Valmy qui dégouline vers la Bastille. Des Bisounours éberlués défilent en vélib', rollers et autres poussettes MacLaren (!), entre Antoine et Lili ou le Point P ex-Usine Éphémère au directeur duquel j’envoyais le dossier de mes premières pièces. Les recommandations de Dan Sasson à l’époque pour + de compromis et je ne comprends tj pas quel consensus odoriférant, alors que je le réalise atrocement aujourd’hui dans les dispositifs autant discriminatoires que mercantiles entérinés depuis, me poursuivent : encore une place cyniquement exposée pour bières réfractaires au cola décrié d’une majorité avec laquelle elles partagent les sushis et qui n’a rien à leur envier.

Un orifice à côté enferme de temps à autre qq musicos où feraient bien de venir se défouler les tambourineurs du dernier étage au lieu d’ameuter les voisins de leur oisiveté et de leur chômage. Cette activité, aussi intermittente que les prestataires qu’elle prétend recruter, suffit à justifier le renouvellement des subventions pour cette association à but ni lucratif ni quoi que ce soit d’ailleurs : juste calmer et désintoxiquer l’environnement qui se dégradait, le temps de négocier les hectares à réhabiliter pour les prochains proprios. Il faut bien vivre. A vérifier.

Résurgence luxueuse de nos dîners qui s’éternisaient dans cette cour de la rue Pelleport, quartier général, j’avais aussi envisagé ce festival qui se serait tenu ds diverses intérieures. Mais c ce bâtiment magnifique dont la façade fut réalisée par Rodin qui me fascine à chaque fois que je sors rassasié de cette trattoria de la rue Abel Hovelacque, Trastevere, la bresaola avalée.

Il n’y aurait pas gd chose à reprendre. La fondation Pathé qui a mis la main dessus, sans l’avoir encore portée à la pâte, aurait été bien heureuse de penser à fabriquer avant d’accaparer fissa une parcelle classée pour y fourrer ces cartons. C un ancien théâtre. Il faudrait virer tout ce qui l’a dégradé en salle aussi salle que bien nommée de cinéma. La scène doit être là, sous la moquette et les démarches. Les Seydoux sévèrement blindés auraient été mieux inspirés de porter leurs visées sur ce Grand Écran construit derrière ce XIIIème par le maire précédent et jaloux par la suite de son président aux travaux audacieux. Leur postérité est tellement accablante au nez trop long de ce Corrézien à casseroles. Au lieu de cela, les protégés de Mitterrand le laissent dépérir en attendant sa reprise par un H & Pouf de +. Ca manque grave ça aussi, sûr, à entendre certaines gaffettes s’échanger les adresses de leurs chausseurs (?).

Quelle autorité aura à coeur et plus judicieusement intérêt à nous confier les destinées du vestige sculpté à la fin du XIXème au lieu d’investir des fortunes ds la réfection des anciens services de pompes funèbres de l’est parisien ? L’ironie le dispute sans cesse à l’intègre. C donc du fond des bassines de thanatopracteurs et des chambres froides des légistes, qu’ON (lequel ?) compte extirper les ultimes soubresauts créatifs de cette ville spécul-trop hâtive, mes dernières volontés.

Du fourmillant Quai de la Gare n’est venu qu’un gigantesque magasin de plantes. De quoi bouffer les initiatives par la racine. Comme il était parti des abattoirs de la Villette pour faire croire qu’il voulait donner vie à un renouveau théâtral et musical par là. Les responsables s'empêtrent en définitive ds les procès d’architectes, sans s’inquiéter d’en confier la gestion à l’un des mulets de Navarro. Le jusqu’à présent intelligent Christophe Girard serait-il devenu + fou que folle ?

Je voulais ouvrir à Toulouse. Ou Pau pour sûr. Partout où l’amour avait fleuri, ces endroits auraient été les dépôts de ma garantie. Tout du circuit reliant les divers opéras d’Europe, imaginé pour Biopsie4. Aussi fascinée que moi par ces lieux prestigieux, Milan, Budapest, Moscou peut-être si la vérité ne nous avait pas rendus trop tôt à l’évidence de nos sentiments divergents. Nos parcours déjà personnels se désynchronisaient. L’avance & le retard, ma précipitation et toutes nos intempéries. Les cataclysmes aussi. Depuis toi de Paname, mon âme, c donc ici que j’ai envie de bâtir.

Alors dans l’ambiance actuelle, j’en suis à chercher à acheter, à me demander si ça te plairait. Tant pis si je découvre au mm moment que tu as filé aux Lilas, gerbe parmi les fleurs. Ca vaut tj mieux qu'envisager sortir de sa housse cette arme négociée à l'arrière d'une épave entre Sevran et Pavillons/s-Bois, qu'avait récupérée ce cousin de sa Serbie natale. Tu te réfugies à quelques émeutes de notre nid dénié, au bout de cette ligne où je te guette et bizarrement devant cette mairie dont ns avons peu de chance de franchir le seuil, mon énième deuil. Nous installer enfin, pas seulement t’inviter à emménager « dans ma maison qui n’est pas maison », être réunis, La Maison du Bonheur « avec des tuiles bleues, ses croisées d’hortensias, des palmiers pleins les cieux. »

En désespoir que le théâtre Molière de ma si chère Venise languedocienne réagisse, qu’il ne se contente + de baigner curieusement dans les eaux infiltrées de la Méditerranée. Voici en quoi consiste la principale originalité de son activité ON ne peut + sporadique pour un site, ma foi, magnifique. La rocade flambant aussi neuve que la tune claquée là-dedans en aura mieux profité pour attirer tj + d’estivants sur la corniche, à tel point surpeuplés en saison que c son débordement qui génère les investissements qui eux-mêmes en rajoutent. Et peu importe les interdictions de consommation des produits du bassin de Thau qui en résultent à ne plus pouvoir évacuer la pollution engendrée.

La Fonderie aussi est jolie, mal située, délaissée dans ce quartier encore épargné par les promoteurs, obligée d’annuler quelquefois sa programmation. Que rajouter au Théâtre de la Mer réservé au cocktail des notables du coin avant de laisser jouer les compagnies fauchées ? Il s’en sort déjà mieux que le pauvre théâtre de Béziers tout connement mis en vente comme ON lâcherait un bail encore de cafetier. Savary lui-mm préfère lancer un chantier de construction dans une abbaye à proximité, au lieu de s’y installer. Il n’a + rien à prouver, soit. Appels d’offres et montages financiers ont souvent eu raison des idées les plus simples. Faut-il des factures là-bas aussi pour les prochaines municipales ?

Donc pour prétendre investir ce monument abandonné à uno strato de la piazza agréablement baptisée d’Italie à Parigi, pour qui s’attendrit aux bonbonnières ritales, notre troupe ne sait plus comment se présenter sans passer par les entregents et autres services à rendre en échange. Ce n’est pas que cette ville ne veuille + personne, c qu’elle n’en peut plus surtout. Moi pareil. A l’heure de la disparition de la moindre friche, des difficultés de logement et des désarrois des prétentieux à l’organisation de jeux olympiques incongrus ici avant de décentraliser voire au moins désenclaver d'autres régions qui mériteraient autant d’attention qu’en eu Séville sans être Madrid, la culture s’estompe. Une plage ridicule apparaît sous des pavés d’intentions festives dont le bassin nautique inauguré à peine l’année dernière coule déjà. Ca renfloue une assurance ou juste mes convictions ? Ma famille d’anciens de la piscine Deligny se marre en attendant. Il y a bien des histoires qui se répètent.

Il est a priori + important d’accepter une boîte de nuit supplémentaire sous le pont Alexandre III pour palier aux éventuels risques de pénuries dans ce coin. Les menaces d’inondations avérées attendront tant que des proches y détiennent des parts, s’ils continuent leur propagande avant de monter sur scène, des paillettes sur la lunette des chiottes, le dégoût du trafic, l’épuisante attaque des banderilles quotidiennes.

Dans cette adresse des Gobelins pour laquelle je fais tapisserie, il sera largement temps de racoler une vedette de télé atterrante ou de variété en mal de notoriété. Pas de séance supplémentaire prévue à 19 heures non plus histoire de grappouiller avant et frelater l’événement que doit constituer le rendez-vous avec le spectacle. 1 seule salle aussi, il y a multitude de locaux ouverts à l’arrache comme d’autres lancent des maisons d’édition pour trouver où publier leur propre littérature. Insister ce n’est pas rendre hommage à ceux qui fonctionnent, mais quand je vois ou, à vrai dire, refuse d’assister à ce qui se monte, j’hésite.

Au moins cette rentrée aura échappé aux premiers pas du fils Sarkozy dans cet Oscar qui reviendrait davantage à son géniteur, si toutefois ces ADtests pouvaient le confirmer, tant il ressemble au créateur du rôle. Il espérait peut-être griller la primeur à son collègue de l’autre bord encore en Désir d’Avenir puisque sa mère lui a refusé de suivre les cours d’art dramatiques dispensés dans un XIXème arrondissement trop dangereux, paraît-il. Cela posé, je ne suis pas loin de penser qu’en matière de danger, il réside davantage dans ce futile apprentissage exporté jusqu’en Chine (!) qu’en ce quartier. D’autant mieux que j’ai fréquenté les 2.

À force de raisonner, ça n’avance pas. Rien ne vient et toi encore moins. Je déménage, en voie de disparition. Extinction de moi et l’unique obsession de me rapprocher de toi, Biopsie, m’y mélanger aussi, m’arrêter là, ne pas aller plus loin peut-être, mais avec toi.

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