mercredi 30 janvier 2008

SPECTACLE + QUE VIVANT

L’année commence bien, les meilleurs vœux s’exaucent. Il y a feria tous les soirs par ici. La fête est revenue à Paris et Savary est son génie. Cotillons, serpentins et langues de belle mère, celles qu’ON tire à ce sort qui harcèle : ces procédures qui n’aboutissent pas, ton silence qui en dit trop long « et mon succès qui ne vient pas. »
Le réveillon se poursuit et il devrait durer toute la vie, pourvu que Dieu et le public lui fassent crédit. Les meilleures choses ayant une fin, celle-ci devrait en pâtir à la mi-mars. La bonne résolution à prendre illico s'avère Don Quichotte contre l’Ange Bleu et le spot se trouve rue Blanche. Puisque je vs dis que c’est coloré ! Voici la nouvelle « fable » qu’il a écrite, mise en scène, éclairée et qu’il interprète avec sa truculence admirable. S’il avait eu le temps, il aurait pu passer un coup sur la voiture aussi.

Ca tient donc plutôt de la mise à feu voire en orbite en ar-ti-CUL-ant bien les syllabes pour continuer à jouer avec tout tant tout cela explose de partout sur un air de Vie Parisienne qui tient de l’hymne tonitruant de ce désormais exilé sur Béziers qui monte à la capitale et compte bien s’éclater et faire tout péter.

Les preuves sont faites depuis belle lurette, du Grand Magic Circus à l’Opéra Comique en passant par ce pharaonique Théâtre National de Chaillot avant qu’ON en soit réduit à diminuer la jauge pour donner l’illusion de le remplir en prétextant plus de convivialité et de proximité... Je n’ai pas revu un endroit aussi chaleureux depuis l’époque où mon ancien officier supérieur d’obligations militaires, reconverti en régisseur général de l’endroit, s’arrangeait pour me faire rencontrer au plus tôt celui qui m’apparaissait déjà comme le précurseur de tout cet esprit que j’adore. Ah, les apéritifs avant le lever de rideau, où le taulier lui-mm en personne se joignait à l’orchestre qui jouait au foyer.

Avant que Don Quichotte ait des Enfants, il lui faut bien un père ! Cervantès peut rester au cimetière, Savary fera l'affaire ! Il arrive du Paradis à sa manière entre Prévert et Audiard, un grand frère, un retour de Frédéric Lemaître ou du premier Brasseur, une grande gueule à la Hossein, un maître en la matière, un firpapa… L’authentique Molière de Mnouchkine bien qu’il ne doit pas vraiment être sa bière, l’étalon de Bartabas, le piston des Archaos. Le mise à pied qui l’amène à venir se retirer en terre languedocienne n'est que le signe insigne de ce qu’il en démontre, une façon de boucler la boucle comme ON échangerait enfin une solide poignée de mains, un truc de complices.

Il n’y a pas à tortiller : au spectacle, il faut enthousiasmer, réunir et emporter. Peu importe les moyens, la fin justifie et la faim est meilleure conseillère. Pour cela il fait feu d’artifices de tt bois, une boutade ici, un effet spécial par là, une passe dégueulasse sans détour, un vrai tour de passe-passe à la bourre, une vedette, des légendes, de la musique en direct, sa prédilection à souffler ds la trompette, sa tendresse pour la poésie et ses mains baladeuses, son iconoclasme et son talent.

C’est toujours bon du moment que c’est honnête et sincère. Qu’il y prend du plaisir, sûr que ça va plaire. Il a concocté. Ca mijote. Maintenant il partage cette tambouille ouverte à tous, aubaine espagnole. La grâce des mioches qui en feraient presque trop, mais qui désarment avant que les critiques et La Raison Pure ne s’emmêlent. De quoi nous rappeler qu’ON vient quand mm là pour s’amuser, se distraire et qu’il n’est pas nécessaire d’être vulgaire pour être populaire. Et pendulaire. Le cigare à la main, il orchestre.

Un peu didactique, un peu tactique, toujours ludique. Les ficelles sont peut-être grosses, mais elles sont comme celles qui font de belles parts de gâteau dont ON se demande surtout comment un si petit estomac aussi étriqué de principes et de politesses va pouvoir en ingurgiter autant, alors qu’il n’y a peut-être rien de plus agréable à voir qu'un gamin sans arrière pensée se régaler, s’en mettre partout et en redemander, les yeux aussi gros que le ventre finalement, qu’il vaut mieux avoir en photo certes qu’à sa table, qui terroriserait une académie de diététiciens, mais qui en remontre à ts les stak' fish qui pérorent sur les podiums ou consultent en douce chez les jobards. Au moins c’est bien. Ca déborde et la générosité n'est pas en reste : c’est sa tournée.

Et c’est blindé. Sans faire le paon à la télé, ni tapiner pour l’UMP. Pas vraiment de toute première-première jeunesse, à se demander où elle est passée. Peut-être en train d’assister à une variété de Bolloré ou espérons plutôt au spectacle de Baer déjà prévu en reprise aux Folies Bergères pour prolongations, tant il me semble le nouvel héritier de ce saltimbanque aussi égaré que « son chevalier à la triste figure » entre les mamelles de cette Daisy Belle qui se prendrait pour Marlène Dietrich à moins que ce soit au jeu de l’admiration d’incultes trop nombreux à notre époque où tout fait l’affaire tant que c’est cher et l’amalgame se mange à la petite cuillère, où + rien ne se reconnaît et où ils sont probablement dorénavrant trop peu pour faire la différence.

Arielle Dombasle est impeccable, de la balle donc du spectacle. Elle emballe, cerise sur le cadeau, pas une fausse note, au diapason. La valeur ajoutée de ce tourbillon, un cube magique dans ce bouillon.

Savary est le Dernier des artisans, un Persan ds la ville. Il n’y a + que lui. Huster se terre. Zulawski maudit. Alors ça fait du bien, ça rassurerait presque s’il ne fallait se résoudre à se cogner la foule en sortant, cesser de chantonner ces airs qu’ils nous a mis en tête, cette pêche qu’il faudrait empêcher pour ne pas gêner ceux qui n’y ont pas encore été. Il ne faut pas trop rêver, les Gaulois vont faire leur cinéma et tout rafler. Le tsunami n’est pas loin et le désert avance. A moins que la comète arrive avant. ON pourrait au moins rentrer à pieds. Il ferait presque bon partout finalement.

Moi, je dis qu’il a réussi son pari, qu’il retombe sur ses pattes une fois encore. Les strapontins étaient loués et la salle ovationnait. C lui qui a arrêté les saluts. Il voulait aller croûter. Il a appris que l’ivresse du succès peut-être aussi mauvaise que celle des vins malins, surtout qd ON n’a pas mangé. Il n’est de modération que dans la consommation, mais que le vin soit tiré, venez trinquer. Santé… « mais pas des pieds ! » lancerait collègue Pucca. Le meilleur des banquets n’est pas chez UGC. Suerte !

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