samedi 8 mars 2008

PRIX d'EXCELLENCE

Avant que n’alarme cette prolifération de sites si symptomatiques de délations sur des profs et bientôt des 2bibs, peut-être que Daniel Auteuil aurait été classé premier de la classe. En tt cas, quelle classe. Il y a de quoi apprendre dans L’Ecole des Femmes de Molière à laquelle il travaille jusqu’à la fin du mois, une vraie leçon de maître, mais un arrêt prématuré comme il se déplore ds tte administration. Quoi qu'il en soit, son interprétation d’Arnolphe est une faena époustouflante, un tourbillon d’habileté et d’intelligence. Evidemment son apoderado, Jean-Pierre Vincent, ds cette course à l’amour n’y est pas étranger. Autant que la distribution qui l’entoure, bien sûr. Mais c’est une cuadrilla. Que serait tt cela sans cette figura ?
Daniel Auteuil Odeon Ecole des Femmes L'1so- Où Ai-Je La Tête ?
© Laurencine

Voilà en tte flagrance de quoi confirmer qu’il n’y a pas de hasard si les classiques sont encore là et de quelle manière, quel que soit le sort que certains leur inflige. Mm Bérénice de Racine s’en sortait aux Bouffes du Nord. Ce n’était pas faute de la laisser ds le plus inutile dénuement et désoeuvrement, mais le texte était là, impérial justement. Tant pis si Wilson n’en a rien fait de + qui justifiât sa présentation (notamment quechi sur le conflit religieux qui me semble incontournable). Tant pis si Carole Bouquet ne peut pas être Ludmila Mickaël qui m’avait si désespérément enjoué à Chaillot ds la studette Gémier avec le regretté Richard Fontana. Pépite.

Le théâtre, c’est du verbe au commencement. Le projet intervient après. Il faut rendre aux César ce qu’ils se gratifient entre eux en fonction des affinités de ceux qui ont travaillé sur les mm productions. Cette consanguinité ne génère + que des films débiles et Asterrants*, qq soit l’indigence de certains qui n’en sont pas moins tartes pour avoir été réalisés au mieux comme des docus indignes de tte diffusion en accusant les moyens, acquittés par la télé et ss alibi du ciné, dont ON se fout, sans émoi, ni ambition, aucun rêve : enregistrement de la misère par bobos indemnisés. La fiction jusque ds la sincérité.

Le théâtre engage et ne tolère pas la distance. Il doit y avoir de l’enchère, de la mise à prix, du sévère. Il faut s’y coltiner. A quoi bon raquer plus de 30 € si c’est pour occuper sa soirée, se divertir avant d’aller se régaler ds un gastos exorbitant qui se révèle le vrai prétexte de la sortie ? Ma Yasmine se plaignait lors des représentations de La Dame aux Camélias de constater que ses spectateurs ne venaient la voir que pour se vanter d’avoir trouvé des places en attendant qu’une table se libère sur l’avenue des Champs Elysées.

Les mots seraient muets sans un corps, une énergie capable d’emmener ds son intrigue pour faire croire qu’elle est cruciale et qu’il y intercède, + à notre avantage que jamais hors de cette convention, mieux que tj qd ON ne trouve pas la bonne réplique au sale vendeur du Palais des Congrès désagréable au possible, la juste réaction à celle qui bâche pour avoir encore une fois mal interprété. Le spectacle a des accents de vengeance aussi, une revanche brillante. A l’arrache, semble-t-il, un coup de main bien que rien ne soit au hasard, mm si tt ça fut tellement préparé, cogité. Un métier.

Lorsque ce succès existe, il faut l’applaudir, le remercier, s’en féliciter. Auteuil à l’Odéon, c’est une exception : le morceau de bravoure, le résultat du concours, une partition parfaite. Avec quel naturel, il renvoie ces décors qui ressemblent au décorum et n’ont pas souvent grand chose à voir paradoxalement, si ce n’est vanter les mérites de la machinerie. ON devrait être à la fête, pas à la Maison Témoin du Village Expo. S que le manège ostentatoire des scènes de La Tectonique des Sentiments chez Schmitt masquent la pauvreté du reste ?

En l'occurence Chambas pouvait certes rester à faire les affiches des Férias de Nîmes plutôt qu’à réaliser cette boîte peinturlurée qui tient ses promesses grâce à l’usage qu’en fait le metteur en scène, plutôt que de la vraie trouvaille. Il vaut mieux descendre à la station Chaussée d’Antin pour apprécier ses voûtes envoûtantes qu’il y a réalisées et peut-être te croiser sur le quai. Accessibles pour un ticket d’entrée de métro, beau boulot. Autre chose.

La bonne idée de Vincent est qu’elle laisse ainsi tt reposer sur les épaules de cet acteur costaud qui revient pour l'occasion de ses Fourberies déjà admirées à Mogador, une matinée ancienne où je croyais m’abuser en lui trouvant la capacité de m’avoir plu, sans réserve. Mauvaise foi à l'égard de celui que je considérais encore comme un rescapé Sous-Doué de Zidi qui venait se racheter de la sorte, par je ne sais quelle manigance, après avoir commencé à bluffer son monde grâce à son Ugolin des Sources. J’ai vieilli. Mon Dieu, comme j’ai vieilli. J’en ai pris plein la vie. J’ai appris. Je n’avais pas halluciné, sans doute senti. Un pressentiment qui devait monter encore au cerveau. Puisqu’il n’est plus occupé que par toi, ça lui a laissé le temps pour admettre la performance. Le Cœur en Hiver restait du cinéma. Je savais Sautet tellement expert et donc capable de refaire un coup à la Tchao Pantin pour Coluche en obligeant à apprécier de nouveau ce qui ne serait qu’un subterfuge, une tricherie de monteur, du raccourci de scénariste, désolé. Mais Auteuil se coltine à tt. Il ne s’embarrasse de rien, un Depardieu plus honnête. De Veber à Haneke, jusqu’à la scène donc.

Les deux pieds ds l’arène et pas juste Margot. Loin d'une esbroufe tartignolle ds l’air du temps, qui fait passer la présence quotidienne sur un plateau pour un exploit, sans s’étonner qu’il n’y aie la moindre expérience ni intérêt, la distribution spontanée, l’immaculée conception où juste le privilège de voir la vedette en vrai justifierait de la qualité du travail. Qd il y va, il affronte chaque fois le répertoire, Marivaux plutôt qu’un autre bovo du moment. Une pointure.

Là, à lui de se débrouiller. Avec le patron, mano a mano, Molière en vers. Partenaires, la barre au + haut, les prétendants n’ont qu’à suivre, nageurs au milieu des dauphins, prendre de la graine, du pur pas du transgénique de transfert télé-hygiénique. Nulle concurrence, du brio, l’un valorise l’autre. Qui leur arrive à la cheville actuellement ? Faut-il encore donner son avis et encenser l’auteur, près de 400 ans après ??? Réalise-t-ON le génie de ce gonze ? Le domaine public l’a–t-il remis en fausse commune qu’ON ne s’extasie plus ? Le lieu commun lui a-t-il pris ses ors ? Il faut voir ses pièces comme les + extraordinaires diatribes sur la bêtise, l’hypocrisie, la lâcheté admises. Le Misanthrope d'un côté, Le Bourgeois Gentilhomme là-bas. L’Ecole des Femmes pour la journée éponyme qui n’aura servi cette année qu’à ns infliger les truismes et la sempiternelle présence de l’autre Mickey avec sa « Carlita » Bruti en porteuse d’eau. Des paroles qui s’envolent et des claques qui se perdent. Dommage qu’un type qui prise tellement ce qui brille ne sache tj pas que le silence est d’or.

Ds ce lieu dit, en tte élégance, « de l’Europe », ns voici certainement devant le plus fidèle hommage de ce que devait présenter le fils du tapissier en 1662. Son barnum de bateleur revenu des tréteaux du début, son battage de rigolo pour acquérir l’adhésion du public, et le message en douce, un cookie qui travaille ds nos têtes après : cette manière de chercher la femme idéale à ne plus savoir comment faire ni qu’en faire, à tj vouloir tt maîtriser et mépriser finalement. Conjurer son impuissance et sa peur, le père Poquelin ns dirait de prendre le risque, tant pis pour la douleur, tant pis pour le malheur. La vie est un enjeu. Tout le monde sur la piste. Il n’y a rien à faire, pas moyen de t'éviter. Ca va aller ? Ca va tj. Et si ça ne va pas au moins c’est vu. De là à envisager que ça en valait le coup…

Qu’est-ce qui ns sépare du XVIIème siècle ? Pas besoin de scénographe et autre dramaturge pinailleurs et prétentieux, les receleurs, cx qui décortiquent ce qui ne doit être qu’un jeu, une passion avant de chipoter sur des sens cachés. Ces légistes sont penchés pour disséquer un cadavre qui ne demande qu’à vivre. Le corso s’organise, mais ne se synthétise pas. Peu importe le sujet, tj l’histoire du flacon et de l’ivresse. Le texte se débrouillera s’il est valable, mais l’esprit. Il n’y a pas de mauvais outil, que de mauvais ouvrier. Auteuil devrait être fait compagnon du tour du monde ou chevalier de toutes les gratifications. Et puis non, un saltimbanque se suffit des salles combles. Dépéchez.

Tt le talent est en lui. Tout le secret est ds l’acteur s’il en est un. Il a tt. Lui, il joue. Ca veut dire beaucoup. La différence avec tt. Cette aisance, la qualité, la popularité sans la vulgarité. Cette manière de ns chahuter que le texte mm écrit depuis belle lurette est tj d’actualité, contemporain, quotidien. Rien de compliqué ni de suranné. Aussi embarrassé que certains Ch’tis peuvent l’être aujourd’hui avec des tics de langages ou des comportements étranges pour un citadin policé. Ce qui fait le triomphe d’une générosité de province ou d’une communauté sur les atermoiements d’un Parisien en panne de cœur chez Klapisch, qui trouve que la vie est finalement formidable parce qu’ON peut croiser Fabrice Luchini sur le Pont des Arts…
Cette pièce fonctionne. A merveilles, elle est pleine de cassettes pleines : l’émotion et le rire assurés, la réussite rassurée. Il n’y a pas de mal à faire bien. Incontournable, un raz de marée, les bienvenues. Tout est rendu à l’évidence, il n‘y a plus qu’à y aller. Le service est compris et appliqué. Dommage que ça s’arrête si tôt. 60 représentations et fermez ! Ca sert à quoi d’être rincé par l’état si ce n’est mm pas pour durer ? Le moindre théâtre privé insiste jusqu’à ce que mort s’en suive ou que Flavie Flament renonce aux Monologues du Vagin, faute de réservation. Cette fois, quoi qu’il arrive, et c’est un cadeau monumental pourtant, ça termine le 29. N’importe quoi. Il faudra m’expliquer. C quoi ces manières ?

Ce type est décidément parfait, très bon. Comme il se débrouille, le bougre. La justesse, l’embrouille. Jusqu’à l’humilité qui le confine à la discrétion. N'empêche, le mieux payé cette année. Pas forcément un gage de qualité, puisqu’il avoue (formidable) que c’est parce que, lui, il déclare, mais au moins ça remet sur le devant des vrais artistes qui ont autres choses à vendre que les journalistes qu’il parviennent à lever ou leur amitié si intéressée avec des gars de la télé qui ne cessent de les présenter, actualité ou pas. Le plus souvent pas, puisqu‘ils sont devenus les propres animateurs de leur émission aussi, cercle vicié qui se repasse les plats. Et en manière de platitudes, ils sont chefs. Asservis par soi-mm. Et les salles se vident. Et le ciné ne comptent plus que sur les produits dérivés pour se rentabiliser. A quelle heure ils travaillent ces intermittents arrêtés ?

C’était bien la peine de refaire la salle si ON ne peut y rester. Splendide cela dit. Quel plaisir d’y aller, se retrouver ds ces joyaux apprêtés. Et ce quartier. Cette place délicieuse avec sa rue qui monte à l’autel. Un rendez-vs, une promesse. Si j’osais, après, je t’embrasserais contre les grilles du Luxembourg.

Tout participe donc à la satisfaction, public vif et bourgeois de l’arrondissement se délectent, celle qui rejoint seule ensuite un de ces apparts fascinants derrière la librairie du Coupe Papier, se confie à un amoureux absent, ds un portable, en célibataire libérée. Les jeunes aux anges, les gafettes à côté qui soupirent en reconnaissant la célèbre réplique d’Agnès et de ce petit chat mort qu’elles retrouvent avec surprise gourmande comme une friandise de plus, un peu de culture pour des étudiants plus préoccupés des droits d’inscription réglés d’ordinaire par leurs parents que d‘étudier pour leur compte. Passons, mais ne pas savoir ça… Allons !

Déjà ravies d’entrée, d’entrer et d’avoir de si bonnes places payées par la mère de l’une des deux, re-passons, mm si elles se targuaient ensuite d’avoir participé à cette nuit Cabaret (?) à l’Olympia « Où tt le monde était drogué » et qui ne devait pas laisser libre accès, ni servir les tequila rapido ss faire casquer. Bien placées, elles l’étaient. Mais réalisaient-elles que c’est d’être ds la place qu’était la vraie opportunité ? Le bon endroit, c’était là. La bonne place où être, plutôt qu’au café à maugréer de ne pas pouvoir fumer, sans se soucier là de claquer son blé, la ramener & se la péter. Corbeille ou balcon, aucune importance, pourvu qu'il y ait du monde. Y assister est essentiel. Et chacun sait que sans ciel pas d’assistance.

Quelle chance il a, ce Olivier Py ici. D’avoir récupéré la taule. Quelle chance j’ai eu de pouvoir m’offrir ça avant qu’il boucle, le flair de rester à Paris au lieu de gagner l'Italie, t’appeler de ces terres de mon père, mon Ether, ma biopsie. Je préfère qu'ON aille ensemble à Trapani ou Terracina. Que la chance persévère et me permette de pouvoir y retourner assister à sa création de L'Orestie d’Eschyle cet été qd l’école sera alors bien (tellement et si inéluctablement bien) finie. Tant pis. Ce ne sera pas faute de l’avoir dit. Les avertis en valent deux, paraît-il. Les averties multiplient, si j’en juge l’espace que tu prends, Incendie.

Pour Savary aussi, je l’avais écrit. Heureusement, lui, il prolonge, insatiable. Tenu pour dit et partie remise : quinze jours de crédit, après c’est fini. Enfin avec lui, c jamais cuit. Il s’annonce déjà au Casino de Paris. N’en déplaise à Benamou qui s’offusque de ses railleries à l’encontre de son employeur chéri. Les Tartuffes ne sont jamais partis et Mitterrand rît. Bon samedi. שבת שלום

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