dimanche 5 octobre 2014

1 TEMPS PÉRI

  • D’ -off.
(...) Nous sommes le dernier jour, Ange. Le dernier jour nous somme.

  • ANGE -se révoltant.
Le dernier jour, ce sera quand il ne restera que le son des commentaires de sport à la radio’ ; la musique d’une trompette résonnant à travers les murailles du Théâtre de la Mer ; le vrombissement des moteurs à court d’essence; quelques bêtes accrochées aux carreaux de la maison ; ces nids d’araignées peut-être surtout. Et cette fenêtre où se cachent ces femmes dont je ne saurais décidément jamais s’il s’agissait de lesbiennes attendries ou simplement de putes en pause prêtes à me siphonner l’outil. Des si déments. Et cette pluie... Ininterrompue. Réservoir crevé dont la cuve se vide à l’infini, tombant de je-ne-sais où et montant le niveau, gonflant la mer et noyant les plages. Déjà les chiens ne sortent plus. Ils n’aiment pas l’eau. Mon père aussi la tolérait à peine dans son Pastis. On l’a enterré sur le mont Saint-Clair pour que les inondations ne l’atteignent pas. Pas immédiatement. La colline est ravinée. L’orage doit éroder jusqu’à sa caisse. Le poste a encore annoncé que c’en était fini. Cette fois-ci, "on est cuit.” Drôle d’humour en ces temps de pluie. A moins que ce ne soit toujours la réception qui ait défailli. Tout fuit. Sauf nous qui restons ici. Ici d’ailleurs... Pas de repère dans le liquide. (Se rendant à l’évidence. En larmes) Le dernier jour, c’est aujourd’hui.
in Le Grand Saut

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