dimanche 6 décembre 2009

AUTANT TOURNER La PAGE

Finalement il y a peut-être qqch d’intéressant dans cet immense travers que constitue cette bâtisse qui a raté de peu sa qualification à l'exposition universelle de la bêtise depuis que la culture municipale s'en est mêlée. J’ai déjà déploré l’installation d’un énième espace à vocation artistique dans ces quartiers laissés à l’abandon pour enquiquiner le maire. 104 et sans rien. Il se serait situé au 69 encore...
Le pognon investi ds ces anciennes Pompes Funèbres pour ns faire croire qu’ON ne canait mm plus à Paname si ce n'est d'ennui blanche ou non aurait mieux servi à améliorer les conditions de vie du quartier : dans la cité Curial à côté & dangereuse, entre les Orgues de Flandres qui n’entonnent plus que le requiem d’une gabegie immobilière et désespérée qui se ralentit à l’arrestation d’un énième malfrat au carrefour Riquet sous les fenêtres d’un récent et navrant bâtiment ériger sans discernement entre deux barres séculaires histoire de combler le vide, entasser la zone et surtout, surtout ne pas déranger les bobos qui errent dans la froidure de ce 104 perdu à essayer de chauffer ce périmètre sans toiture ni verrière. Aux fous ! Le 451 eut été + judicieux et farenheit.

Le Plateau qui a faussé le nom de notre compagnie ouvert en aussi grande pompe pique du nez et fait s’avérer aussi funeste le destin de cet endroit à l'envers et contre toute réflexion voire attente si ce n'est de Don Quichotte -c'est CA qui choque ! for l'urgence de placer les copains-les copines. Autrement comment se dédouaner en débarrassant les problèmes dans un no man's land ouvert à tous les vents sur lesquels les paroles rigolent et laissent les cris à qq casquettes z'yva désœuvrées qui n’y trouvent qu’occasion à s'abriter avant de déplorer le manque d'occupation et de « meufs, yo ! » -pour ce qu'ils en font. Qui ne trouvent pas mieux que de fermer la maison dite « des petits » en ce jour de Saint Nicolas. A la limite ce n'est encore qu'un jour de deuil pour électeurs, alors ?
104 Bertrand Delanoë Madec L'1so- Où Ai-Je LA Tête ?
J’ai envoyé ce qu’il faut. Je ne lâche rien. Je relâche certes, mais j’essaie parfois encore, qd l’envie vient, qd le flash passe. Je desserre les dents, mais je serre encore les poings. Je ne m'en sers plus, je te rassure. Cet espace si modulable qu'il ne trahit que son aspiration, autant que la Marjorie loupée du troquet Bec Salé à la Roquette, d’être pris en main et à bras le corps conviendrait précisément à l’un des spectacles que j’essaie de refourguer à droite à gauche, seulement qd je le sens, qd j’imagine, maintenant que je ne sens plus grand chose, que ce n'est plus urgent, moins intime.

Le hasard et Mamia m’ont parlé de ce non-lieu où je pourrais aussi me défaire enfin de mes bouquins, entassés, en partance depuis que j’avais prévu de déménager et que je m’y suis cassé les dents et les dernières illusions qui s'accrochaient autant. Une cabine de chantier sert de Bibliothèque Sauvage depuis son installation en début d'année par Kawamata. Un reliquat plus qu'autre chose, mais bon, c'est là. Appelez CA comme vous voulez, eux c'est comme CA. Il y a déjà un Cabaret du même genre au bout du canal. CA les encanaille à croire. CA m'afflige à vrai dire, cette anorexie du style. Mais c’est peut-être ici la seule idée sympathique et courageuse du lieu.
Sur qq rayonnages s’entassent des bouquins de toutes sortes, des revues. Peu importe. CA demanderait un peu d’ordre pour être vraiment attractif. Au risque de faire venir trop de monde. ON pose un livre, ON en prend un autre qd ON n'est pas trop con sinon à quoi bon ? Pas d’inscription, pas de fichage. Une confiance qui relève davantage du j’m’en-foutisme, mais qui me plaît vraiment. Je vais ainsi pouvoir bazarder mon stock en l’échangeant comme j’en rêvais. L'occasion fera le larron. Moi qui suis infoutu de choisir que ce soit au rayon ravioli de Nikita ou entre les gâteaux de Marletti, l'opportunité tranchera. Il est vain d’essayer vouloir revendre un livre aujourd’hui. Le moindre bouquiniste qui daigne vaguement y regarder, ds ce cas là fait l’aumône de prendre le paquet à qq cents le kg. Un scandale. Du bois de chauffage, de la pâte à papier.

Là, CA tourne. Le relai ronronne. Peut-être que qq farfelus lâcheront de vrais ouvrages, car il faut voir ce qui se côtoie. Faut voir. Le principe m’enthousiasme. Je pratique déjà à l'arrache qd j'achève une lecture en abandonnant le titre où je me trouve. Celle qui a récupéré le dernier Carrère m'en voudra-t-elle de lui avoir soumis un tel barattage de notes d'écriture sans aucun style ? Du lard à des cochonnes. A part les vide-greniers d’une après-midi comment faire ?

Jusqu’à 19 heures, dimanche compris, puisque c’est si sympathiquement ouvert tout le temps, à tous les vents, je dis, je laisserai ma  pemière contribution ce soir : disons Les Heures Souterraines de Delphine de Vigan, parce que vraiment... les tourments d'une cadre quadra à Paris qui se fait basée, parce qu'elle a voulu prendre la place du khalife et n'a même pas l'humanité non plus de s'attarder un instant auprès d'un pauv' gars qu'elle a bousculé, c'est bien parce que ces salauds d'éditeurs mettent en couv' le minois de leur auteur pour appâter le lecteur que j'ai posé mes doigts dessus. Et mon numéro dedans, tiens. C'est tentant.

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