Nos maladies ns ressemblent. Définitivement. Nous sommes nos maladies aussi. Nos maladies nous somment. Nous comblons l’ironie. Quel hasard autrement le fit passer l’arme à gauche, là où son cœur était désarmé ? Mal remis de cette ultime main tendue, ce pontage coronarien qui ne servit à rien ce vendredi-là, un pont trop court de vie à trépas. Il franchit le pas au-delà de cette discrétion si rare à notre époque où certains ne savent faire fructifier leur notoriété qu’à grands coups de cendar dans la gueule de leur couturier, michkine. Sa délicatesse rappelait que l’art ne devrait jamais sortir de son écrin d’artisanat, y rester serti.UNE POIGNÉE de SECONDES
Tj avec cette élégante politesse, il ne s’offusquera jamais d’être réduit au titre de « voix de Tony Curtis », alors qu’il s’agit en réalité de celle du personnage. Dans la même confusion qu’ON attribuerait le si joli petit blouson de cuir crème, que porte Dany Wilde, à l’interprète et non + à sa panoplie. Ce doublage était en son nom propre, un élément du décor, son costume sonore. Sa voix au chapitre. Plus tard, le clin d’œil de l’amitié me fixera pour rire ds le même emploi, avec Yoshua dans celui de « Son Altesse », tel que je le surnommerai.
Réduire pour entretenir ce satané mépris du Boulevard. A se demander d’où sont les productions de Florian Zeller ou Oscar Wilde (Écho ?) et quand Le Royal de Luxe s’enorgueillit d’être de Rue. La Cage aux Folles, c’était quoi ? Mon premier souvenir de théâtre certainement. Un peu déçu bien sûr de ne pas voir Jean Poiret dont il reprenait le rôle. Serrault était là, Au Théâtre, ce Soir devant moi. Impressionnant, impressionné. Jusqu’à ce commentaire pour une petite cuillère que l’un des jeunes partenaires avait malencontreusement laissé tomber par terre : « Ce n’est pas comme cela qu’ON t’a élevé ! » La frousse, ça ne rigole pas. Une remontrance que je prends presque pour moi, à quelques rangs de la rampe. Je m’en souviens encore. Houspillé, à découvert, en direct, EN VRAI. Le rugissement des lions qui rôdaient chez Jean Richard et me frôlent pour l’éternité à travers la grille qui les mène en piste. L’odeur et la présence tellement prégnante, cela existe donc. Je venais de comprendre que tout était réel, que je vivais, pas seulement un bout de chou transbahuté cahin-caha. Une part entière,un vivant. Il y a quelqu’un dans la télé et il est devant moi.
Dans Le Dîner de Cons, il y était aussi. Quelle preuve à faire ? Molière sans ses farces ? Je pense à Anne-Marie Carrière, il y a qq semaines. Jean le Poulain & Jacqueline Maillan autant, mes doudous marrants, ces malingres moments de bonheur certains soirs de fin de semaine avec mes parents. Pour une fois dans ma famille chaleureuse, ignorant pourquoi elle ne saura jamais vraiment se départir de son châle de mal. Enfoui comme jamais au fond de toute l’acceptation du foyer, refusant la détresse immanquable du dimanche. Où il faudrait filer droit entre Denise Glaser terrifiante dans son noir & blanc mortuaire et la pitance misérable constituée d’un (1) artichaut tiédasse et de cet étrange bol de lait froid qu’ingurgitait Mamia sans moufter. Une veillée contraire, la tristesse des adultes déçus et leur angoisse dangereuse avant de réembaucher, cumulés à mon appréhension de devoir faire mes preuves dans cette nouvelle école, faire face en évitant les histoires. Surtout toujours « éviter les histoires » prévenait Mamia déjà inquiète, ma mère Prudence. A en écrire aujourd’hui. Un écheveau où tout se tient, où tout se joue, « genou, caillou, hibou. » Le nous se noue et rien ne s’achève. « La boîte à bisou » avant de se coucher, Mamia bientôt hospitalisée, encore.
Je suis ému en évoquant Robert Hirsch, le point d’orgue, l’accompli. Sa grâce m'attendrit. Je m’inquiète pour Robert Lamoureux. Je rouspète, les yeux rougis. Mon père n’en mène plus large avec sa prostate et son artérite. Ma peau de chagrin, ma première allergie, Biopsie 5 qui n’a pas appelé cette nuit comme elle s’y était remise depuis qq mercredis. Toute cette fragilité qui surgit. Toute cette urgence qui m’envahit et ce silence qui fait du bruit. Le début des soucis, la fin de la belle vie, le bain de minuit et son démon ravi. Tchéky dit que c « ce lien qui nous unit. »
(Chez TADDEÏ DERNIÈRE)
Taddeï interviewe je-ne-sais-+-qui. Au détour d’un couloir du théâtre, Michel Roux s’en va. L’interlocuteur explique qu’il ne peut pas rester, ni les suivre ailleurs enfumé. Michel Roux porte la main à son écharpe pour mieux la placer sur sa gorge. La pudeur le fait partir sans déranger. Après tt, ce n’est pas lui qu’ON est venu interroger.
TADDEI -à Michel Roux.
Bonsoir Monsieur.Michel Roux salue légèrement. Silence. Taddeï, le dégueulasse, lui-même est troublé. Gêné, il filme le départ du comédien qui sort du champ avant que le plan soit fini. Le temps qu’il l’ait laissé digérer son trouble, le « Monsieur » disparaît.
S qu’ON pourrit l’autre théâtre sous prétexte que Lucchini y sévit, qu’il y fait son n° avant de jouer le rôle, et qu’après tout, zarma !, il joue SON rôle. Alors s si grave si Castaldi pollue la distribution, pourvu que Galabru continue, qu’il insiste, compagnon du plaisir, en donnant des cours prochainement aux Variétés où j’allais et pas à la télé chez Le Lay. Et si les hommages à cet escroc de Jean Lefèbvre se sont éhontément succédé au point de remplacer ceux qui auraient pu aller à Brando, mort au mm moment, tant pis.
Laurent Ruquier, que je manipule avec précaution, mais qui me semble avoir compris bcp de choses, déplorait, à l’époque où il voulait monter sa dernière pièce, qu’aucun directeur de théâtre n’acceptât tant qu’il envisagerait d’y mêler Michel Roux. Gérard Miller ou Isabelle Alonso ne les gênent pas, mais ils font l’impasse sur celui qui ne fêtera pas ses 78 ans comme pour conserver indéfiniment ses deux 7 de pourpre & d’or d’un art qui le laissa dehors. Funestes néons qui clignotent à jamais au-dessus de mon émerveillement et de son talent éteint curieusement le 2/2/2007, pleine lune qui + est, projo’ final, à croire que le soleil non + ne voulait pas de lui. Et enterrement aujourd’hui, le 7 donc encore raté. De Colombes où il est né au pigeonnier abandonné, qu’il s’envole au Paradis. Relâche.
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Abrazo