lundi 5 février 2007

L'IDÉE FIXE

Calire a réussi à ns dénicher deux places pour la générale de ce soir chez Murat. Super. Il m’a fallu les retirer à l’accueil de crainte qu’elle n’arrive pas à cause de son mec sous pneumothorax.

Qu’est-ce qui a poussé Arditi à passer si vite de l’Albatros de Sibleyras à la pièce du Sétois ? Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre : l’association de ces 2 noms qui riment ne faisait qu’aiguiser mon appétit. Peu importe ce que fout le tenancier, là. Il a peut-être besoin de se refaire, si ce n’est une santé, au moins une hygiène après ses Amitiés Sincères avec Leeb.
« Si rien ne survient, il n’y a pas d’histoire. », dixit l’auteur lui-même, alors... Tout bien pesé, faut-il vraiment avoir de quoi pitcher pour tripatouiller une brève qui n’intéressera ni le voyeur de Claire Chazal, ni le lecteur du fils Lagardère ou se régaler de cet échange si brillant ?

Lors du spectacle organisé pour le 50ème anniversaire du Festival d’Avignon, l’intervention d’une comédienne mettait le doigt sur ces dernières répliques d’une pièce, si révélatrices de l’oeuvre & de ses intentions pour qui entend mettre en scène. Ici, c : « Filons. » Et ça débite, et ça débite. Ca, je ne sais pas, au terme, de quoi ça parle, mais ça parle. Raccord avec la coutume locale de la patrie de naissance de Valéry, qui perpétue ces rencontres sur barque entre quartiers et villages dans un simulacre de tournoi qualifié là-bas de joute. Il ne faudra dons pas s’étonner d’assister pendant près de 2 heures à l'énième si fantastique performance d’Arditi, sans lequel, je crains que tout cela reste indigeste. Sur un plateau en tt cas, car à la lecture c certainement exquis. Mais il est peu probable qu’un autre interprète dispose d’un tel abattage et permette d’ingurgiter un tel pensum. C’est tt à l’honneur de l’acteur et au risque & péril de celui qui voudrait relever le défi.

Que pouvait bien donner là dedans Pierre Fresnay qui en signe néanmoins l’adaptation ? Il avait certainement pris une sage précaution pour s’apprivoiser le texte et ne pas se faire submerger par lui à l’image de cette vague dont j’attendais tellement la bourrasque pour nous emporter ailleurs.

Certes, peut-être est-ce en assistant à l’une des représentations que Audiard écrivit : « 2 intellectuels assis iront tj moins loin qu’un con qui marche. », mais force est de féliciter le brio et la maestria des acteurs, du décor éblouissant, si fidèle à celui de la Venise languedocienne, magnifiquement reconstituée. Je m’y croyais, chemin des douaniers sous l’Ameri-K Club ou en amorce de la Corniche. J’avais envie de tielles en sortant, pas de cette coupe de champagne promise par le théâtre après le spectacle. Outre la perspective de me retrouver bêtement en train de virevolter au milieu de ttes ces célébrités en famille, qui ne me connaissent pas. Au mieux je ne leur inspirerais que de la surprise voire de la méfiance, si ce n’est du mépris. Tout du pigeon qui s’introduit dans le carré VIP. Incapable de réaliser qu’il n’y ait parvenu qu’à la condition intrinsèque de s’acquitter sans discuter, (mais alors pas un traitre mot avec ses voisins, attention), de ses consommations majorées évidemment en tenant compte de la prise en charge des bouteilles offertes aux vrais invités. La file d’attente perd tt pour attendre dans ces cas-là, le trottoir du Baron ou celui de l’Etoile. Retour à la réalité.

C dire l’efficacité de l’installation, sa réussite en plastique. Les lumières aussi, quel éclairage réussi ! D’autant + miraculeuses qu’elles participent à notre libération quand elles annoncent enfin la nuit qui tombe et qu’elles incitent l’un des personnages à inviter au départ. D’ordinaire, de la discussion naît la lumière, là de l’obscurité vint notre salut. Va savoir combien de temps encore aurait pu durer ce baratin bien proche du barattage. Je défie un quelconque spectateur de ne pas décrocher.

Heureusement qu'Arditi est excellent jongleur. Chaque prouesse ns rappelle magnifiquement que la qualité première d’un comédien consiste à faire admettre qu’il n’y a que lui pour jouer ça. Tel que j’essaie d’expliquer à Minimousse qui n’y connaît que dalle. Tout son poids le revendique et sa présence rivalise de talent pour défendre à qui que ce soit d’autre d’y prétendre.

Du coup, je lui pardonne certaines daubes télévisées, d’autant + facilement que j’ai dû y intervenir. Notamment l’une d’elles où je cavalais avec lui afin qu’il se démarque d’une identification à la turque dont il était victime dans l’histoire. Cette notoriété lui permet d’attirer à bon escient un public inattendu vers des aventures tellement + intéressantes. Félicitations donc encore, qd de trop nombreux collègues se contentent de décliner l’image qui les entretient, des planches au cinéma. Se souvenir de son passage avec Bezace dans L’École des Femmes, jusqu’à son feu d’artifices dans les Joyeuses Pâques ! de Poiret, tellement d’artifices, au point de faire disparaître son si illustre prédécesseur et créateur de cet extraordinaire vaudeville.

Jean Piat évoquait Michel Roux dans son registre comme « une Rolls ou une Cadillac à 80 à l’heure, sur une route large & bien goudronnée... » J’en serai presque à qualifier Arditi de phénomène et de garantie, un prototype formidable, une assurance. Il rejoint ses illustres prédécesseurs, devenus monstres faute de combattant, à l’instar de Frédérick Lemaitre, Sarah Bernhardt ou Pierre Brasseur, qui enthousiasmaient tellement leur public qu'ils conservent encore aujourd’hui cette aura quasi mythologique. Me voici à mon tour prêt à relater les exploits du héros et fasciner les générations à venir. En attendant, il serait bien venu de me préciser ce qui empêcherait d’y assister.

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